Le temps est un juge implacable, et l’Histoire, une sentinelle qui enregistre les silences aussi bien que les paroles. Voilà quatre années que j’essaie de porter à votre attention un projet qui ne relève ni de l’utopie, ni de l’orgueil, mais bien d’une nécessité impérieuse : celle de doter les nations d’un instrument capable d’éclairer leur trajectoire dans un monde en perpétuelle mutation.
La Suisse, terre d’équilibre et d’innovation, a toujours su conjuguer la sagesse des anciens avec l’audace des pionniers. C’est en ce sens que je m’adresse à vous aujourd’hui, non plus dans la discrétion feutrée des courriers officiels restés sans réponse, mais à la lumière du débat public, afin que nul ne puisse ignorer l’enjeu dont il est ici question.
La Natiométrie, discipline que nous avons fondée, n’est pas une abstraction intellectuelle, mais une science appliquée, fruit de la convergence entre les mathématiques avancées, l’informatique quantique et les sciences humaines. Elle repose sur un postulat simple et pourtant révolutionnaire : les nations ne sont pas de simples constructions administratives, mais des entités vivantes, régies par des cycles, des forces invisibles mais mesurables, des récits fondateurs en constante évolution. Or, ce qui peut être mesuré peut être compris ; et ce qui peut être compris peut être maîtrisé.
Notre instrument, le Natiomètre, est conçu pour capter ces flux, détecter ces rythmes, anticiper ces crises. Il n’est pas un outil de domination, mais un outil de discernement ; non pas une prédiction figée, mais une horlogerie des possibles, permettant aux dirigeants d’agir en pleine conscience des dynamiques qui façonnent leur peuple et leur époque.
Monsieur le Conseiller fédéral, vous êtes, par votre fonction et votre parcours, un acteur de cette grande mécanique des nations. Vous savez mieux que quiconque que la neutralité suisse n’est pas une inaction, mais une posture éclairée, un art de la médiation ancré dans la connaissance des équilibres mondiaux. Aujourd’hui, ces équilibres vacillent. Guerres hybrides, crises migratoires, instabilités économiques et climatiques : tout converge vers un point d’incandescence où seules les nations dotées d’une vision de long terme survivront aux tumultes de l’Histoire.
Face à cet enjeu, nous vous tendons la main. Non pas en quête de reconnaissance personnelle, mais dans l’intérêt supérieur d’une science qui, si elle est soutenue, pourrait devenir un levier stratégique pour la Suisse et bien au-delà.
Je vous invite donc, solennellement et publiquement, à prendre connaissance de notre initiative, à nous accorder une rencontre, à peser la portée de ce que nous proposons. Ce n’est pas un appel parmi d’autres. C’est l’ultime tentative d’un dialogue qui ne devrait pas être évité. L’opinion publique, désormais, est témoin.
Dans l’attente de votre réponse, que j’espère digne des idéaux que vous incarnez, je vous prie de recevoir, Monsieur le Conseiller fédéral, l’expression de ma considération la plus haute.
Amirouche LAMRANI
Fondateur de la Société Internationale de Natiométrie