POUR UNE ANTHROPOLOGIE DES FUTURS !...

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Participer à la création de futurs désirables afin que ceux-ci ne soient pas livrés à la seule influence du chaos, des conflits et des tyrannies, c'est investir sur les forces de l'esprit et sur l'intelligibilité des vécus.


 

Par Stéphane Demarquettes 
EXPLORATEUR & ENTREPRENEUR DE L'HUMAIN Passionné par le développement des intelligences, co-inspirateur de futurs désirables, promoteur d'innovation RH.
 

Nous vivons une intense période de gestation collective où l'humanité toute entière est traversée avec autant de violence que d'espoirs, par la quête de ses futurs.


Ceux-ci sont génération après génération le produit d'étranges catalyses, enfants de l'immuable et de l'évolutif, des gains de conscience comme des dualités génériques de l'humain (recherche du paradis perdu, lutte du bien et du mal, du spirituel et du matériel).


Participer à la création de futurs désirables afin que ceux-ci ne soient pas livrés à la seule influence du chaos, des conflits et des tyrannies, c'est investir sur les forces de l'esprit et sur l'intelligibilité des vécus.

Il y a une impérieuse nécessité d'investir, de réinvestir, dans une science holistique de l'humain, du phénomène (ou facteur) humain, ouverte et transdisciplinaire.


Curieusement, cette science humaniste par essence, dans un contexte pourtant révolutionnaire qui nous reconnecte à l'ensemble du vivant et à la biosphère, n'existe que de façon très fragmentaire.


Des approches mono-disciplinaires, neurosciences, sociologie, divers segments des sciences sociales, ne forment en aucun cas un tout.


Paradoxalement c'est le marketing, discipline des enjeux consuméristes, qui en réalise encore aujourd'hui la meilleure synthèse.

Il y a un demi-siècle, Edgar Morin écrivait des mots qui restent totalement justes et visionnaires (Le paradigme humain : la nature humaine / Éditions du Seuil 1973) :


"L'idée de phénomènes humains totaux (...) prend désormais tout son sens, non seulement sur le plan bio-anthropologique global, mais aussi à l'intérieur de la zone psycho-socio-culturelle. C'est à dire qu'il faut ouvrir et réorganiser ce que l'on appelle l'anthropologie sociale..."

Une anthropologie des futurs ou prospective n'est pas suspendue aux cintres : elle se nourrit de la connaissance issue de la profondeur des temps, du contexte d'hypercomplexité dans lequel nos sociétés contemporaines évoluent, des signaux faibles annonciateurs de courants de fond ou de tsunamis.


Elle devrait être par nature la science facilitatrice des transitions, des transformations, des métamorphoses, de tout ce qui vient questionner et rendre inéluctablement mortels les schémas mentaux les plus partagés, les représentations les plus acquises, les comportements les plus éprouvés...

L'humanité a plus que jamais besoin d'une science de l'évolution et d'une conscience des futurs, privilégiant l'harmonie sociale, le développement et la paix.

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